Comme j’ai déjà plusieurs années d’école-maison, je peux désormais regarder ce qui a été exploité comme matériel et poser un regard nettement plus juste sur ce que je cherche. J’ai utilisé tellement de choses : CNED, manuels québécois, manuels français, un mélange des deux, manuels anciens, des textes puisés ici et là, des romans, etc… J’ai exploré tellement de choses en classe-maison qu’il est assez facile maintenant de voir ce que je ne veux pas. Par contre, j’hésite longtemps à choisir ce que je veux 🙂
J’ai découvert, depuis quelques années, le plaisir de me promener d’un manuel à un autre, mais davantage encore, le plaisir de travailler avec les vieux manuels. Quelle belle découverte je trouve… sérieusement… la plus belle des découvertes pour moi. J’ai enfin découvert des manuels qui me rejoignent vraiment. Peut-être est-ce en raison de mon âge… Peut-être est-ce en raison de mes lectures personnelles.. je l’ignore, mais cette belle expérience me donne des ailes pour la prochaine année scolaire.
Ma classe-mais0n prend une nouvelle direction puisque J’ai réalisé que je ne voulais plus être inspiré par Charlotte Mason, Steiner-Waldorf, PMEV, Freinet, etc.. je veux être inspiré par MA MAISON et mon expérience personnelle en classe-maison.
Je l’ai dit dernièrement, je suis épuisée… réellement épuisée de chercher à offrir toujours plus dans notre classe-maison alors qu’il suffit souvent d’une leçon bien implantée et d’un minimum d’exercices bien sélectionnés pour maîtriser la matière adéquatement. Je l’ai vérifié plus d’une fois chez nous… la simplicité rapporte toujours.
Une grande sage m’a dit un jour que je proposais trop de choses à mes enfants… je comprends aujourd’hui qu’elle avait raison. À trop vouloir «être parfaite» et ne «rien oublier», j’ai oublié bien souvent l’essentiel : que la matière prend du temps à digérer et qu’il ne sert à rien de multiplier les ressources pour une même notion… il faut attendre… puis y revenir épisodiquement pour que cette notion devienne une « habitude ». Voilà le grand secret… qu’elle devienne une habitude. Ça semble farfelu, je sais… mais j’ai pris le temps de vérifier cette affirmation avec tous mes enfants cette année… oui… même mon fils-2!
J’ai donc décidé d’écouter mon coeur pour la prochaine année scolaire… Vous savez, mettre de côté l’aspect «intellect» de ma personnalité qui analyse tout, qui planifie tout, qui organise tout, qui prévoit tout, qui… qui… pense tout le temps. J’ai réalisé que tout ça est extrêmement épuisant pour ma tête, mon corps… et mes enfants. Avons-nous toujours la nécessité de chercher un programme parfait? Sommes-nous toujours dans l’obligation de fournir à nos enfants un programme surchargé dans l’espoir qu’ils apprécieront cette diversité comme nous semblons l’apprécier adulte?
On propose trop souvent un programme ressemblant à celui que nous avons reçu ou à un programme qui représente ce que nous croyons être le meilleur pour eux. Mais l’est-il vraiment? Si mes enfants n’apprennent pas le latin, seront-ils moins intelligents, moins instruits que ceux qui le font? J’ai fait du latin à l’école… mon conjoint non. Qu’est-ce que ça change aujourd’hui?????? Rien… vraiment rien. Si mes enfants lisent 8 livres par mois, seront-ils réellement meilleurs que les enfants qui n’en lisent aucun? Je connais pourtant plusieurs adultes autour de moi, y compris mon mari, qui ne lisent JAMAIS. Suis-je une meilleure femme, épouse, mère, enseignante, personne parce que j’engloutis 2-3 livres chaque semaine? Vous savez très bien que la réponse est négative puisque la valeur d’une personne ne dépend pas de ça.
À trop vouloir en faire, on s’éparpille et on perd l’essentiel.
Comme vous le pressentez, je suis dans une période de grande réflexion présentement où mon regard se porte davantage sur l’essentiel.
On raconte que lorsque l’on demanda à Michel-Ange comment il avait sculpté des sculptures aussi magnifiques, il répondit : « Je vois l’ange dans la pierre et je taille celle-ci pour le dégager »
Je pense que mon rôle est celui-là… Inutile de vous dire que je suis en train d’explorer une prochaine période de travail totalement différente des années précédentes.
Apprendre... Autrement ! 